Présentée en coupé, sa ligne fastback et les fins montants contribuent encore à son élégance. La lunette arrière s’ouvre sur le côté, dévoilant un coffre et un intérieur très cossu, tendu de cuir et de plaque en aluminium (sur les premiers millésimes…). Les feux sous globe ou encore les ailes arrière galbées, les pare-chocs fins, toute l’élégance féline de la marque est entrée dans les mémoires avec cette voiture.

Sur le cabriolet, le toit a tout simplement été supprimé et la ligne s’apparente alors avec le hard top ou la capote à un coupé classique. A noter que l’aluminium un moment envisagé a laissé place à l’acier en série.
L’accès à bord n’est pas évident car la Jaguar Type E est basse, l’habitacle paraît minuscule. Sans compter que seule l’assise du siège est réglable sur cette série ! La position de conduite est cependant très bonne derrière le volant bois 3 branches d’origine.

La « E » est équipée du moteur XK (d’où son nom de XKE aux USA), ce six cylindres en ligne dont la conception remonte aux années 30. Celui-ci autorisait à la Jaguar XK120 Roadster une vitesse maximale de… 120 miles à l’heure ! Ce moteur fera le bonheur de la marque de Coventry jusqu’en 1972, en équipant tous les coupés, cabriolets et berlines de la marque. En octobre 1964, la Type E va recevoir une nouvelle évolution du 6 en ligne, passant à 4,2 litres. De même puissance, il gagne en couple et s’accommode d’une nouvelle boîte de vitesse maison à 4 rapports enfin synchronisés, ou, pour le marché américain, une boîte automatique Borg-Wagner à 3 rapports.

Notre modèle du jour est donc de la toute première série, avec ce beau tableau de bords aux placages en alu (ils disparaîtront en 1963), ses phares sous bulle et sa boite de vitesse à la 1ère non synchronisée, on va entendre les pignons !
En fait la prise en main est facile grâce aux qualités du châssis, à la souplesse de la mécanique et au gabarit mesuré de l’auto et malgré l’immense capot. Sur notre modèle les freins ont été renforcés, c’est sinon l’un des rares gros défaut de l’auto, les 4 freins disque d’origine manquant de mordant. Le potentiel du châssis et du moteur amène aujourd’hui à croiser des type-E dont la puissance dépasse les 300 ch. avec freins et embrayage renforcés ; il peut être utile également comme sur toute anglaise de cette époque d’améliorer le refroidissement avec un ventilateur électrique.
La voiture surprend globalement par sa facilité de conduite à la mener rapidement et avec facilité. L’exemplaire que nous conduisons aujourd’hui se distingue par son état quasi d’origine (hormis une peinture bien entendu et les feins améliorés très tôt dans la vie de la voiture), et son historique très simple. Le graal pour tout amateur de type-E.

Avec cette première série 1 qui comprend l’éphémère série 1 ½ de 1967 (sans les bulles de phares pour se conformer à la législation américaine) le succès est déjà au rendez-vous avec 38 419 Type E. La saga dure jusqu’en 1975 avec aussi les versions 2×2 (empattement allongé) et la version V12 de la dernière génération. Au total plus de 72 000 amateurs se laisseront tenter par la belle. Son image forte, son design et son succès commercial en ont fait une icône des années 60 et l’une des voitures de collection les plus recherchées. Malgré une production élevée la demande a fait monter la cote ces dernières années, particulièrement pour la série 1. La rouille est bien entendu l’ennemi N°1 de la Type E, toutes les pièces étant disponibles chez les spécialistes (y compris pour des transformations plus ou moins douteuses…) et chez Jaguar qui refabrique aussi bien des pièces mécaniques que de carrosserie. Sachez que vous pouvez même demander un modèle en choisissant les couleurs, Jaguar se chargeant de trouver un exemplaire à restaurer et menant le chantier de A à Z jusqu’à la livraison !
Un grand merci à DG pour le temps consacré à la séance photo de sa Type-E de famille, modèle authentique qui a confirmé pendant les prises de vue la popularité du modèle auprès des passants.

La Type-E aujourd’hui :
La Type-E a également été déclinée en voiture de course usine : la « Lightweight » (1963-1964), à la carrosserie en aluminium et au moteur poussé à 300 chevaux qui inspire les « tuners » aujourd’hui. Sur les 18 modèles initialement prévus, seuls 12 virent le jour. Profitant de la valeur prise par ces exemplaires, en 2014, Jaguar a décidé de produire les 6 exemplaires manquants.
En 2017, un exemplaire 100 % électrique a également été présenté, la Type-E Zéro, restaurée et transformée dans les locaux Classic Works de Jaguar Land Rover à Coventry. L’offre d’électrifier des voitures de collection commence à s’étoffer, la conversion devant être réversible pour que la voiture garde sa qualification de voiture de collection…

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