La Mercedes SL 107 eut une longévité exceptionnelle et marqua les années 70 et 80, symbole d’une certaine idée du luxe et adoptée par de nombreuses personnalités du show biz elle est vite devenue un classique et aujourd’hui un objet de collection.

Le design général fait un bon vers la modernité et le style Mercedes qui deviendra un classique et qu’on verra un an plus tard sur la nouvelle Classe S W116

Lancée en 1971 la SL 107 prend la suite de la mythique 300 SL à portes papillons et de la très élégante et encore sportive toit pagode des années 60. Lourd héritage donc mais aussi évolution très marquée vers le luxe et le confort (SL voulant dire Sport Leicht). La lignée doit sa naissance à l’importateur américain de Mercedes. Pour soigner cette clientèle prioritaire la SL 107 s’embourgeoise et abandonne toute velléité sportive. La SL 107 est aussi un modèle conçu dans un souci de sécurité, avec une caisse indéformable, un arceau pare-brise fruit de longues études par ordinateur (une première) et une qualité de fabrication quasi inégalée aujourd’hui. Tout ceci fait que le cabriolet SL pèse près de 1 700 kg et revendique un confort de haut vol.
Pour réaliser leur nouveau couple roadster/coupé, les designers allemands sont restés dans la lignée des W113 sur le principe mais tout en évoluant et modernisant le « concept ». Sans abandonner le toit Pagode le design général fait un bon vers la modernité et le style Mercedes qui deviendra un classique et qu’on verra un an plus tard sur la nouvelle Classe S W116. Adieu les phares avant verticaux de sa devancière, place aux phares horizontaux (à l’avant comme à l’arrière). Les feux arrières inaugurant ce qui deviendra une signature avec les fameuses rayures antisalissures ! Entre l’aînée et la cadette ce sont 2 époques, la première restant très sixties quand la seconde semblait encore dans le coup en 1989 à son remplacement, preuve de la modernité de sa ligne.

Avant Mercedes 380 SL

En effet, même si l’exercice est difficile en matière de design automobile, il suffit de rester simple pour faire mouche. Dans le cas de la R107, et vue de profil, elle semble symétrique (bien que l’arrière soit plus court que l’avant). Long capot plat, finesse de ligne, c’est sobre et cela fonctionne parfaitement encore aujourd’hui. Malheureusement, la réglementation américaine imposait des pare-chocs plus imposants, dénaturant un peu le dessin pourtant si léger de la W107. Dans les années 80, les modèles US réussiront à réduire ce handicap visuel (comme sur notre exemplaire du jour) sans totalement l’effacer, avec en prime les doubles phares avant lui donnant un charme quasi exotique !
Dès le lancement, la W107 est prévue en deux versions : la R107 désigne le roadster, appelé SL (disponible avec un hard top) tandis que la C107 désigne le coupé, appelé SLC. Comme il fallait s’y attendre, le roadster plus polyvalent se vendra bien mieux que le coupé qui tirera sa révérence en 1981, après 62 888 exemplaires tout de même, à comparer aux 237 287 SL avec 8 années de production en plus.
Côté moteurs, l’offre des SL et SLC était pléthorique. Au V8 du départ (350 SL) s’ajouteront ensuite un 4.2 litres sur la 450 SL en 1973 (225 ch. mais 195 seulement pour les USA) puis un 6 cylindres en ligne d’entrée de gamme en 1974 sur la 280 SL (2.8 litres et 185 chevaux). Sur ces 3 moteurs, les puissances évolueront au fur et à mesure des millésimes. En 1980, de nouveaux moteurs apparaissaient : V8 3.8 218 ch. ou 157 ch. pour les USA (380 SL qui remplace la 350 CL), et 5 litres et 225 chevaux (500 SL).
Le succès fut au rendez-vous avec près de 240 000 exemplaires sortis dont 60% vendus aux USA !
Nous prenons aujourd’hui le volant d’une 380 SL de 1985 en provenance des USA. Il s’agit d’une version à moteur V8 et boite automatique comme la plupart des SL vendues au pays de l’oncle Sam, les 6 cylindres et boite mécaniques étant réservées à l’Europe.

Moteur Mercedes 380 SL

Le seul contact avec la poignée de porte révèle une qualité de matériaux et d’assemblages rares, le confort des sièges et des suspensions est impressionnant et le moteur moyennement puissant par rapport à sa cylindrée permet de voyager à des moyennes aujourd’hui inavouables, au prix d’une consommation elle aussi déraisonnable il est vrai. La voiture malgré sa conception « confort » est maniable et pas pataude même si la bousculer est contre nature. Le hard Top rappelle par sa forme le toit pagode de la dernière génération. Une fois enlevé (40 kg…) on apprécie l’isolation de la capote et la puissante sérénité cheveux aux vents d’une icone de la réussite à l’américaine des années 80. La boite de vitesse est très douce, l’auto freine bien, seuls les grands gabarits seront un peu gênés toit en place. Facile à vivre avec son grand coffre, sa prise en main évidente et sa fiabilité, on comprend mieux le succès du modèle qui établit son année de production record en 1986 ! Son classicisme et sa discrétion critiquée à sa sortie en font aujourd’hui un collector indémodable. Les versions sont nombreuses et le choix d’une version US exotique mérite de la laisser dans cette configuration d’origine, les longs pare-chocs étant parfois critiqués par les puristes. Sachez qu’une restauration coûte cher eu égard au prix des pièces (tout est disponible), mieux vaut prendre son temps devant la diversité des versions et des couleurs. Après avoir fait votre choix cette classique indémodable fournit des sensations complémentaires : rapide sans être sportive, exotique et classique en même temps, luxueuse et tellement facile à vivre ; on comprend mieux une fois à son volant son succès à l’époque et aujourd’hui en collection !


Modèle en vente, importé et préparé par Le Musée à Nantes.

Mercedes 560 SL

Evolution Mercedes SL

1971 : En avril, présentation et commercialisation du SL type R171. Modèle 350 (V8 3 499 cm3, 200 ch DIN, 212 km/h) et 350 4.5 pour les USA (V8 4 520 cm3, 195 ch, 200 km/h).
1973 : Nouveau modèle SL 450 (V8 4 250 cm3, 225 ch, 218 km/h, boîte auto imposée, version USA 195 ch).
1974 : En juillet, commercialisation du 280 SL (6 cylindres en ligne, 2 746 cm3, 185 ch, 207 km/h).
1975 : Le SL 450 passe à 217 ch et 183 ch pour la version USA.
1976 : En janvier, le 350 SL passe à 195 ch et le 280 SL à 177 ch. Nouveau système d’injection Bosch K-Jetronic.
1978 : Le 280 SL passe à 185 ch.
1980 : Boîte 5 vitesses sur le 280 SL. Nouveaux moteurs : le 380 SL (V8, 3 828 cm3, 218 ch, 215 km/h, version USA 157 ch) imposée avec la boîte automatique. Il remplace le 350 SL. Le 500 SL (V8, 4 973 cm3, 240 ch, 225 km/h) avec petit becquet et boîte auto imposée. Il remplace les 450 SL et 450 SLC 5.0.
1981 : Augmentation de la cylindrée sur le 380 SL (3 839 cm3, 204 ch, 205 km/h).En août, le 500 SL passe à 231 ch (220 km/h).
1986 : Adoption des nouveaux moteurs de la Classe S W126. Le 280 SL est remplacé par le 300 SL (6 cylindres, 2 962 cm3, 180 ch, 203 km/h), le 380 SL par le 420 SL (V8, 4 192 cm3, 204 ch, 213 km/h, puis version catalysée poussée à 218 ch) avec boîte auto imposée. Le 500 SL passe à 223 ch, puis 245 ch (225 km/h) en version catalysée (boîte auto) et nouveau 560 SL -réservé aux USA- (V8, 5 547 cm3, 227 ch, 215 km/h, boîte auto imposée).Léger restyling avec spoiler avant et enjoliveur de roues à grand flasques plat et ailettes au lieu des petits enjoliveurs sur jantes tôle.
1988 : Le 420 SL n’est plus importé en France.
1989 : Arrêt de la production des 300, 420, 500 et 560 SL.Présentation du nouveau roadster SL type R129.

Partager