La Triumph TR3 fait partie des roadster mythique produits par l’Angleterre dans les années 50. Nous prenons aujourd’hui la route avec un exemplaire un peu spécial.

La triumph TR2 fut déjà une réussite pour la marque britanique ; vendue à 90% ( !) aux Etats-Unis et devant la sortie imminente de la MGA, Sir John Black décide d’améliorer son modèle et de l’appeler TR3 pour la présenter comme une nouveauté plus qu’un restylage comme nous dirions aujourd’hui. Un nouvel avant et une puissance passant de 90 à 95 ch. suffisent à en faire un succès, avec en 1956 l’adoption des freins à disque elle devient la première voiture de série anglaise à en être pourvue. La carrière du modèle cesse à l’été 1961 pour laisser place à la TR4. Mais celle-ci jugée moins sportive, la production de la TR3 reprend en 1962 pour quelques mois et atteind une production totale de 75 000 exemplaires.


La formule d’un moteur agricole dans un châssis d’avant-guerre, le tout habillé d’une carrosserie minimaliste mais sexy a donc parfaitement fonctionnée !

Arrière Triumph TR3

En cette journée d’hiver ensoleillée montons à bords de cette TR3 un peu spéciale. Disons plutôt qu’après avoir ouvert le portillon à l’aide de la chaine située à l’intérieure (pas de poignée de porte) on se laisse tomber sur le petit siège au maintient inexistant et à l’assise bien glissante, comme le train arrière de la voiture ! Les échancrures de portière permettent, capote enlevée, de se glisser directement derrière le volant (grand et bien proche quand même du conducteur). Le tableau de bord assure avec ses beaux cadrans une ambiance sportive confirmée au démarrage par le son rauque de cette grosse cylindrée, encore accentuée par la préparation moteur de notre modèle de 1957. En effet notre TR3 est équipée d’un villebrequin spécifique, tout comme les pistons, les bielles et la culasse à grosses soupapes ; le collier d’admission a été soignée (poli), le tout pour atteindre environ 150 ch. Le train avant est royal, repris d’une TR4, avec direction à crémaillère, amortisseurs réglables. Le train arrière en revanche est fidèle à la tradition Triumph, suivant difficilement le rythme et donnant l’impression de vouloir passer devant (par-dessus ou par les côtés ?) sur route dégradée. A noter la boite de vitesse d’origine, avec un premier rapport non synchronisé donc…
Comme promis la légéreté de l’engin allié à ce moteur agricole survitaminé nous donne des ailes ; on ne pense plus au froid avec cette mécanique à la fois souple, coupleuse et puissante ; le train avant est un régal de précision et la légèreté de la voiture se rappelle aussi à votre postérieur avec les ruades du train arrière ; inconfort et adrénaline qui augmentent la sportivité de la machine à défaut de son efficacité. Préparée pour les rallyes, nul doute qu’on se fait plaisir à son volant, les améliorations effectuées n’ayant pas effacé le caractère sauvage de cette petite anglaise.

Moteur Triumph TR3

Rouler en TR3 aujourd’hui

Les TR3 ne sont pas rares aujourd’hui, leur mécanique est rustique et fiable et les pièces sont faciles à trouver. Attention bien sûr à la rouille et surtout au chassîs, une restauration pouvant s’avérer coûteuses en heures de main d’œuvre. La version la plus recherchée est la TR3A, compter entre 30 000 et 35 000 € pour un bel exemplaire, avec des variantes suivant le qualité de restauration. Au quotidien vérifier comme sur toute anglaise le bon état du circuit de refroidissement, l’électricité, un graissage et une vidange réguliers. Vous profiterez ainsi de belles sensations, en simple balade ou en rallye au ras du sol dans tous les cas. Et le plaisir triomphe !

Intérieur Triumph TR3

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