La belle saison nous a permis de prendre le volant d’une rareté. En effet bien que la silhouette de la Porsche 356 soit familière, les routes de Loire-Atlantique accueillent aujourd’hui une peu courant 356 Pré-A cabriolet. La pré-A, comme son nom l’indique, est la 356 produite avant la série A, c’est-à-dire de 1950 à 1954. On les reconnait notamment à l’absence de grille d’aération près des clignotants avant, mais en réalité il y a beaucoup de différences avec une série A.

La version cabriolet est encore plus rare puisqu’on estime que 393 voitures ont été assemblées par Reutter, qui fabrique alors la carrosserie pour Porsche avec un souci de qualité bien présent, comme en témoigne la capote doublée, bien éloignée des simples toiles que l’on trouve sur certaines anglaises.

Cette 356 ne manque pas d’allure dans cette robe d’un vert soutenu associé à un intérieur en cuir crème du plus bel effet. Il s’agirait d’ailleurs de ses couleurs extérieures d’origine, tout comme la couleur du tableau de bords rouge Pasha. La voiture a été rénovée en partant d’une épave en provenance des US conformément à son Kardex (document Reuter indiquant les couleurs et options de sortie d’usine, radio, optiques additionnelles…). Les quatre passagers (oui il y a 2 places à l’arrière) sont protégés des intempéries par une capote en alpaga doublée, un couvre capote venant améliorer la présentation une fois la voiture décapotée. Elle dispose aussi de son autoradio Blaupunkt.

Au démarrage on retrouve le bruit caractéristique du 1500 cm3 ici en version « super », forte de 70 ch. Un coup d’œil au compartiment moteur révèle la qualité de la restauration, tout comme le magnifique intérieur au siège confortable (un peu trop plat et glissant pour une conduite sportive) tendu d’un magnifique cuir.

Les qualités routières de cette voiture incite sont propriétaire à rouler régulièrement avec, y compris sur de (très) longs parcours.

Si la boite de vitesse nécessite une habitude et un tact certain, la conduite est facilitée par la légèreté de la caisse, la qualité du châssis et des suspensions : l’arrière ne saute pas à chaque bosse et la voiture allie une belle rigueur pour l’époque (direction précise, roulis maitrisé) à un confort certain (merci les 4 roues indépendantes). Confort et sportivité garantissent un plaisir certain, le tout dans un bruit caractéristique mais assez discret en même temps, aussi bien capote ouverte que fermée.

L’histoire a un peu oublié cette version au profit de la très connue Speedster voulue pour les Etats-Unis par l’importateur Max Hoffman. Il s’agit d’une version moins chère et sportive de la 356 standard. Avec son pare-brise bas et incliné, ses sièges baquets et sa capote souple rabattable minimaliste, la Porsche 356 Speedster se vendra à plus de 4 000 exemplaires ; bien plus commune que la pré-A cabriolet donc.

Belle, fiable et confortable, elle disposait déjà à l’époque des atouts qui feront le succès et la renommée de la marque Porsche, les amateurs n’y sont pas insensibles et il s’agit aujourd’hui d’un modèle très recherché par les amateurs éclairés. Les qualités routières de cette voiture incitent son propriétaire à rouler régulièrement avec, y compris sur de (très) longs parcours ; vous aurez donc peut-être la chance de la croiser sur nos routes et d’examiner tous les détails de cette rare série et de cette très belle restauration.

Caractéristiques techniques
• 1 488 cm3, 4 cylindres atmosphérique, 70 ch
• Vitesse maximale : 175 km/h

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