Il suffit de croiser le regard d’une star et vous voilà marqué à vie, jamais vous n‘oublierez cette prestance, cet aura et cette sensation de cotoyer un autre monde. L’Aston Martin DB9 est de cette trempe.

On ne la voit pas vieillir et pourtant elle flirte avec les 20 ans de carrière. Elle intimide sans être arrogante. Elle est belle sans être ostentatoire, sensuelle sans être provocante et ne nécessite aucun artifice pour exhiber une beauté naturelle insensible aux années qui passent. C’est ce qu’on appelle un classique, indémodable et proche de la perfection, il n’y a vraiment rien à changer. Pour profiter de son habitacle intégralement tendu de cuir et d’alcantara on fait ressortir la poignée intégrée (à la main, pas de moteur électrique encore) pour manœuvrer la portière qui s’ouvre légèrement vers le haut, ceci afin de ne pas toucher un vulgaire trottoir.

L’intérieur de la DB9 respire l’artisanat. C’est une sensation omniprésente qui fait de cette GT un objet « old school », façonné par la main de l’homme plutôt que par des robots et du langage binaire. Ici la mécanique est signée par l’artisan qui revendique son travail. Au volant on trouve bien sûr quelques commodos fournis par le cousin d’Amérique Ford, et les gros boutons pour sélectionner les vitesses de la boite automatique datent la voiture. Mais c’est tellement esthétique. Pas de vulgaire dalle numérique ici mais des cadrans dignes de l’horlogerie, on y reviendra sûrement dans les voitures de qualité.

Démarreur activé c’est là que le voyage commence réellement. Jusqu’ici vous rêviez mais réveillez-vous car la noble anglaise vous prévient en quelques secondes par un son rauque qu’elle a du tempérament. L’échappement d’origine laisse libre cour à une voix qui part depuis des basses de sportive dans les bas régimes à un air d’opéra rock en haut du compte tour. C’est la que la personnalité complexe de la DB9 se fait jour : son train avant est précis mais la voiture est encombrante et lourde, elle est GT dans l’âme mais elle ne rechigne pas à quelques ruades sauvages du train arrière. Son intérieur est ouaté mais son chant vous enivre à tous les régimes avec un répertoire surprenant. Luxueuse et en même un peu mal élevée, sa boite lente dessert par ailleurs un moteur brillant dont on voudrait que la montée en régime ne s’arrête jamais. A la fois discrète comparée aux caricaturales GT actuelles, sa classe est presque tapageuse. Bref vous l’aurez compris on sort ensorcelé de cette rencontre, devenant forcément un fan de ce club très fermé, même si près de 13 000 DB9 produites attestent du nombre de victimes de la belle ! On ne va pas beaucoup parler chiffres ici l’essentiel est ailleurs. Elle sait nous transporter dans une autre dimension.

Merci pour le prêt de cette magnifique DB9 au garage Furkhan Classic Cars qui en assure l’entretien.

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