Facel -Vega est une marque peu connue aujourd’hui du grand public, et pourtant en 10 petites années d’existence seulement la marque française a durablement marqué les esprits et brillé parmi l’élite de l’automobile des années 50 et 60.

De 1945 à 1955 à peu près toutes les grandes marques automobiles françaises (Bugatti, Delahaye, Delage, Talbot…) reconnues avant-guerre pour leur élégance, leur sophistication et leur exclusivité, disparaissent, dépassées par la production de masse et un modèle économique devenu obsolète. L’Etat déjà déconsidère les voitures de prestige par une fiscalité punitive, se privant par la même d’importantes exportations (l’Angleterre et l’Allemagne en profiterons largement). C’est pourtant juste à ce moment précis qu’apparaît la marque Facel -Vega.

La société FACEL (« Forges et Ateliers de Constructions d’Eure-et-Loir ») est créée en 1939 dans le cadre de l’effort de guerre pour l’aéronautique militaire. En 1945 Jean Daninos prend la direction de la société FACEL et l’oriente vers la sous-traitance automobile, notamment dans l’aluminium. La société fournit alors jusqu’à des carrosseries complètes pour les constructeurs.

En 1948 est créée une activité de voitures de luxe, ainsi FACEL fabrique les Ford Comète et Simca Sport (jusqu’au début des années 60). En plus de ces fabrications en petites séries FACEL réalise, toujours en 1948, la Bentley Cresta ; 12 exemplaires sont fabriqués à la main, puis 1 exemplaire de Cresta II qui est déjà un avant- goût des futures FACEL-VEGA.

FACEL n’est donc pas un débutant dans le monde de l’automobile lorsque sort en 1954 le premier modèle : la FACEL-VEGA (c’est le frère journaliste et écrivain Pierre Daninos qui suggéra VEGA, l’une des étoiles les plus brillantes de la constellation de la Lyre, symbole de puissance et de prestige).

La VEGA est un puissant coupé de grand tourisme animé par un gros moteur d’origine Chrysler (aucun moteur français n’étant assez puissant). En 1956 c’est une magnifique berline 4 portes à ouverture antagonistes et sans montant qui est présentée, l’Excellence. Plusieurs pilotes de renom tels que Maurice Trintignant et Stirling Moss l’utilisèrent pour leurs déplacements privés. La clientèle était internationale et en 1959 plus de 75% (chiffre record) de la production a été exportée ! En 1960 la HK 500 est homologuée comme le « Coupé quatre places le plus rapide du monde ».

Pour concurrencer les petites sportives anglaises et italienne sort en 1959 une voiture plus petite, cette fois avec un moteur inédit et 100% français. La Facellia est très bien accueillie mais rapidement ce modèle montre des faiblesses du côté mécanique. La prise en garantie des changements de moteurs coûte cher et met à mal l’image de la marque…en 1962 l’entreprise est placée en liquidation mais peut continuer son activité. Plusieurs nouveautés (dont la Facel 6) permettent un rebond mais des complications juridiques entrainent la fermeture définitive en octobre 1964. 10 ans et 2900 exemplaires produits font de ces voitures de véritables raretés très recherchées aujourd’hui.

Particulièrement élégantes, originales et raffinées elles étaient l’apanage de la jet set et des pilotes de l’époque. Tony Curtis, Ava Gardner, Picasso, Joan Fontaine, François Truffaut et même Ringo Starr délaissent leur Jaguar ou Maserati pour s’installer au volant de ces voitures françaises puissantes et raffinées, au charme singulier. Vous tomberez inévitablement sous le charme si vous avez la chance d’en croiser une.

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