Un peu d’histoire… Nous allons tenter à travers cet article de vous raconter les 1ère années de la société PGO, un vrai artisan français de l’automobile, créé en 1985 par 3 frères.
Période 1985 -1992
La société est fondée en 1985 du côté de Mulhouse par trois frères : Patrick, Gilles et Olivier Prévôt. Leurs initiales constituant le nom de la société.
Tous trois passionnés d’AC Cobra, ils démarrent leur activité avec la construction et vente d’une réplique AC COBRA 427 disponible au choix avec moteur V6 Ford (3L – 155 cv) ou V8 Rover (3.9L – 197 CV) équipé d’un châssis tubulaire et d’une carrosserie polyester. Ils s’approvisionnent en grande partie de pièces en provenance d’Angleterre.
Tarif 1989 pour une voiture complète, homologuée, équipée du V8: à partir de 431 245 Francs (!!!)
Cette voiture, encore aujourd’hui, est réputée pour sa très belle qualité de fabrication. Elle sera fabriquée et assemblée jusqu’en 1998. On estime environ 200 exemplaires vendus.
En 1990, les 3 frères quittent la direction de la société, la société déménage de Pessac (33) à Nantes au 28 Rue de la gourmette, où elle n’y reste qu’un an. Une nouvelle société est créé : PGO Automobiles SA , PGO signifiant désormais : Premium Greatest Oldmobiles.
Période 1993 -1998
A compter de 1993, la société démarre la réplique d’un second modèle : la Porsche 356 Speedster. Pour rappel, la Porsche 356 speedster originelle fut produite de 1954 à 1958 (soit 4144 exemplaires) à la demande de l’importateur américain Max Hoffman. Une vraie légende !!!
PGO décide d’exploiter un brevet de la société belge APAL (Application polyester armé Liège). Société possédant une belle notoriété, proposant des voitures et kit de qualités, dont les fameuses répliques de buggys. APAL avait elle-même acquise son brevet auprès de la société californienne Intermecanicca. En 1995, suite à l’arrêt de la production automobile chez APAL, PGO rachète les brevets. La réplique de 356 Speedster y sera fabriquée jusqu’en 2004 , se terminant par un procès déclenché par la société Porsche pour contrefaçon, concurrence déloyale et parasitaire. PGO gagna le procès en appel.
Enfin en 1998, 2 entrepreneurs français, Laurent Skrzypczak et Olivier Baudouin rachètent la société et décident de faire passer PGO d’un statut de « répliqueur » à celui de constructeur. (la suite dans le prochain numéro) Durant cette période de 13 ans, la société a connu plusieurs dirigeants, ainsi que plusieurs déménagements à travers toute la France ( 7 au total !) avant de s’installer dans la région d’Alès.
Chaque voiture est entièrement réalisée à la main et nécessite 180 heures de travail.
- Le châssis est raccourci de 27 centimètres au niveau du tunnel de transmission et ressoudé. Au départ, celui-ci est prélevé sur des cox d’occasion, par la suite des ensembles neufs seront commandés directement à l’usine Mexicaine de La Puebla qui produit la voiture jusqu’en 2003.
- Moulage de la carrosserie en fibre de verre, et polyester.
- Ponçage à la main.
- Mise en peinture.
- Pose des garnitures intérieures et extérieures.
- Installation de la sellerie.
- Mise en place de la boite de vitesse et moteur. (ndlr : idem que les moteurs, d’occasion les 1ères années et neufs par la suite)
- Finition capote et couvre tonneau.
Aujourd’hui nous vous présentons un très bel exemplaire de ce PGO Speedster, qui appartient à Olivier. Cet exemplaire date de 1997 et totalise à peine 20000 kms.
On commence par la description du véhicule :
Celui-ci possède une carrosserie extérieure gris argent, avec rappel sur le bandeau intérieur courant sur toute la largeur du tableau de bord. Il est équipé de l’option 5 cadrans à fond blanc qui font face au conducteur, qui prend en mains le superbe volant Lecarra très proche dans son dessin du volant proposé par Porsche à l’origine.
La sellerie, le dessus de tableau de bord, l’habillage intérieur des portes, soufflets de levier de vitesse et freins à main sont réalisés dans un magnifique cuir pleine fleur rouge : une combinaison typiquement Porsche !
Sur la route
Nous prenons la route pour quelques kilomètres en rythme balade, en passager cette fois-ci. Au démarrage, sonorité typiquement cox avec ce 4 cylindres situé en porte à faux arrière.
Dès les 1er tours de roues, plusieurs aspects nous sautent aux yeux :
- Aucune «électronique» dans la voiture : pas de direction assistée, pas d’abs, pas d’antipatinage et la liste est longue…
- Protections inexistantes contre les remous : casquette obligatoire.
Cette voiture est un vrai saut dans les années 60 et 70 et vous invite à conserver un rythme de sénateur qui lui sied parfaitement. En contrepartie, une vraie machine à sensation et qui vous donne la banane !
La voiture étant très légère, nous avons suffisamment de puissance pour nous insérer dans le trafic et rouler malgré tout en sécurité. Il faut bien évidemment conserver à l’esprit le petit gabarit de la voiture. La boite 4 fait le travail, il faut prendre le temps de la manipuler sans la brusquer.
En résumé, une très belle réplique à l’œil qui, pour un non expert Porsche, ressemble fortement à l’original, accessible actuellement pour un budget aux alentours de 35000 Euros.
