En 2000, la plus extrême des Renault Clio arrivait au catalogue. Avec son moteur V6 dans le dos, elle affichait 230 ch. En 2002, Renault revoit sa copie et propose une phase 2 nettement plus aboutie offrant 255 ch et filant à 250 km/h. Retour sur un bolide singulier malheureusement resté sans suite.
La Renault Clio V6 fut commercialisée de 2000 à 2005 à moins de 3 000 unités.
Clio V6 phase 1 : le coup d’essai ?
Renault Clio V6 phase 1 230 ch
La première mouture de la Renault Clio V6 fut développée par TWR et se contentait de 230 ch.
Comme il fallait faire vite, la gestation de la Clio V6 n’eut pas lieu en interne. Elle fut confiée au spécialiste anglais TWR, acronyme de Tom Walkingshow Racing, alors propriétaire de l’écurie de Formule 1 Arrows. C’est outre-Manche, à Kidlington, près d’Oxford, que le développement de la Renault Clio V6 de série fut assurée… en moins de dix-huit mois. Un délai bref (trop bref ? on en reparle plus bas) qui permit une commercialisation de la bête dès novembre 2000. Facturée 240 000 francs à l’époque – l’équivalent de 47 729 euros d’aujourd’hui, un prix des plus coquets pour une Clio –, la Renault Clio V6 était l’égal tarifaire d’une Porsche Boxter. Assemblée en Suède, à Uddevala dans les ateliers de TWR, à raison de 12 unités par jour, la citadine sportive a vu cette cadence rapidement doubler pour satisfaire la forte demande des débuts. En tout, 1 513 exemplaires furent produits… avant de passer à la phase 2 !
Clio V6 phase 2 : Renault reprend la main !
Renault Clio V6 phase 2 (255 CH)
Car cette Clio V6, dite phase 1, a été une déception. En effet, son moteur V6 3.0 de 230 ch – le V6 PRV emprunté à l’Avantime avec seulement 20 ch de plus – fut jugé trop sage par les essayeurs de l’époque. Un ramage qui n’est pas à la hauteur du plumage, bestial avec des voies ultra-larges et un physique d’athlète. En 1998, le concept promettait une puissance de 250 ch, il en manquait donc une vingtaine à l’appel. La faute sans doute à la mise au point trop brève. En 2002, les ingénieurs se remettent à la tâche et, cette fois, ce sont les hommes de Renault Sport qui sont à la manœuvre. TWR n’est plus dans le coup, et la production est confiée à l’usine Alpine de Dieppe, celle-là même où sont assemblées les petites sœurs Renault Clio RS et la Clio V6 Trophy, dès 1999.
La Clio V6 phase 2 est introduite sur le marché en 2003. Elle restera au catalogue jusqu’en 2005. Cette mouture optimisée fut produite à 1 309 unités
Pour la Renault Clio V6 phase 2, la puissance du V6 est portée à 255 ch. Et si le poids grimpe de 1 335 à 1 400 kg, les performances sont aussi revues à la hausse. C’est bien là l’essentiel. La vitesse de pointe passe de 235 à 250 km/h, ce qui n’est plus le même monde et permet de coller au train des rivales d’outre-Rhin, sur leur propre terrain. Plus vive, la Renault Clio V6 phase 2 réalise aussi l’exercice du 0 à 100 km/h en 5,8 s alors qu’il fallait 6,4 s à la phase 1. Outre son museau restylé et ses feux arrière à point blanc, afin d’être raccord avec la Clio 2 de « monsieur Tout-le-monde », la Clio V6 phase 2 est chaussée en 18 pouces. Sa devancière ne bénéficiait que de jantes de 17 pouces.
À noter que le nuancier de la Clio V6 phase 2 laissait un large choix, avec 13 teintes au menu ! Pour en faire voir de toutes les couleurs à la concurrence ? Aujourd’hui, une Renault Clio V6 s’échange entre 35 000 et 55 000 euros selon l’état, le kilométrage et surtout la phase. Une phase 2 est plus chère.
Il y a quinze ans, la Clio V6 phase 2 disparaissait de la gamme, sans aucune héritière. En 2016, le concept-car Clio RS 16, fort de 275 ch, tentait de rallumer le flambeau, au Mondial de Paris. Mais l’histoire ne s’est pas répétée. Cette étude de style radicale, dont une production à 500 unités fut pourtant annoncée à l’époque, ne vit jamais le jour. Un rendez-vous manqué, le dernier d’ailleurs. Car l’actuelle Renault Clio 5 n’a même pas droit à une version RS. La Clio devra se contenter d’un badge Alpine Line. Une situation paradoxale à l’heure où la plus française des japonaises, la Yaris, est déclinée en version Toyota GR forte de 261 ch. Elle est dotée d’une carrosserie spécifique à trois portes et de quatre roues motrices. C’est sans doute vers elle que se tournera la clientèle des bombinettes Renault. Dommage pour le Losange…
Remerciement à Sèvre Automobile pour le prêt du modèle et sera présent à Historic Auto.