C’est au rassemblement mensuel de Clisson que nous avons croisé Louis et son père au volant d’un félin aux crocs affutés, une impressionnante et belle XK 140 de course.
La XK 140 succède en 1954 à la XK 120. Basée sur le fameux 6 cylindres XK, la 120 fut un succès commercial et la 140 encore plus. Celle-ci est adaptée au marché américain avec de retouches esthétiques minimes (pare choc plus gros) mais surtout un moteur avancé pour gagner en habitabilité, une direction à crémaillère et des suspensions revues. Il est même possible de la doter de la boite automatique…tout ça pour le marché américain bien entendu.
Si la type D et sa fameuse dérive est la version circuit de la 140, celle-ci fut néanmoins engagée dans de nombreuses courses dont les 24 heures du Mans (même si elle a été disqualifiée), ce qui l’autorise aujourd’hui à participer à toutes les courses historiques. Néanmoins le choix de la XK 140 n’est pas le plus facile, on trouve aisément des Type E de courses mais beaucoup moins de XK 140.
Le modèle tout de noir vêtu qui se présente à nous aujourd’hui s’inspire de celle qui a couru au Mans en 1956. Le moteur XK frôle les 300 ch. grâce à une préparation menée par Chris Keith Lucas, ancien patron de Lynx et d’une culasse type C.
L’auto est plus basse, ses suspensions raffermies et s’allège grâce à de l’aluminium, de l’acier plus fin et des vitrages en plexi. Le freinage reste à tambours, mais en aluminium eux aussi.
Esthétiquement les diverses aérations et la suppression des pare-chocs, ainsi que la lanière pour maintenir le capot fermé ou encore le bouchon de réservoir type compétition complètent le tableau. Touche de luxe, la planche de bords reste en bois vernis mais s’équipe de tout les voyants et équipements nécessaires à la compétition. Un arceau de sécurité, indispensable sur circuit, complète la préparation.
Une fois glissé dans le siège baquet, la mécanique se réveille bruyamment et donne envie de prendre en main le petit volant (celui d’origine étant un grand cerceau comme souvent à cette époque). On sent bien la dureté des suspensions et la poussée du moteur passer les 2500 tours/mn. Le vacarme de la mécanique empêche toute conversation sans micro et on sent toute la voiture dans le siège ; les freins rassurent et le moteur incite à pousser la bête qui ne demande que ça. Si les XK 140 ne sont pas légions dans les courses historiques, celle-ci se fait remarquer par son mélange d’élégance et de bestialité. La direction se montre assez précise et la ligne raffinée et élégante de la XK 140 contraste avec le comportement et les performances de l’engin. La voiture est destinée a courir bientôt au Tour Auto, quand celui-ci aura lieu bien entendu…
Les courses historiques
Les véhicules admis sont de plus en plus recherchés, les événements comme le Tour Auto ou Le Mans Classic suscitant un véritable engouement. Le plus bel exemple est Le Mans Classic, passé en quelques années de 30 000 à 195 000 visiteurs ! Cela s’explique par l’accès facile aux voitures, l’ambiance, la nostalgie et les sensations procurées pour les pilotes comme pour les spectateurs par des voitures à la mécanique « classique » loin des hybrides d’aujourd’hui.
La XK 140 est préparée pour courir sur circuit en course historique, sachant que la liste des voitures admises est limitée car au Tour Auto comme au Mans Classic ne peuvent s’engager que des autos inscrites à l’époque, dans les versions originelles de ces épreuves.
Vroom Racing
L’association Vroom Racing a été créée en 2017, elle a pour but de faire courir des voitures de légendes et, ainsi, préserver le patrimoine automobile.
Les valeurs du Vroom Racing sont la passion et le partage de l’automobile de compétition historique. L’écurie compte plusieurs voitures comme une Type E, une MGB ou encore une Type C basée sur la XK 140.
Tous nos remerciements à Louis pour son accueil.